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Les dettes privées contribuent pour les deux tiers au montant total de l'endettement mondial. La Suisse, où la dette des particuliers est en constante augmentation depuis 2009, participe de cette tendance. Or à ce jour et contrairement à d'autres pays, nos lois sont claires : toute dette contractuelle est imprescriptible, et l'obligation morale de remboursement s'impose. On a là l'essence même du processus de sacralisation de la dette.
Cet ouvrage s'appuie sur les données issues de larges enquêtes concernant les conditions de vie des ménages suisses et leur budget, et sur des entretiens individuels menés auprès de personnes impliquées dans le système de l'endettement. Il détaille les différentes catégories de dettes - lesquelles ne sont pas toutes hypothécaires, surtout chez les populations les plus défavorisées -, et interroge les relations entre débiteur trices et créancier·ères. Il établit que les rapports de pouvoir penchent globalement en faveur de ces dernier·ères, et que les structures juridiques et l'appareil coercitif de l'État conduisent à sacraliser le remboursement de la dette. L'ouvrage montre que ceux-ci tendent ainsi à favoriser, voire amplifier l'endettement structurel des personnes déjà précarisées.
