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Pendant longtemps, les chercheurs spécialisés dans les questions migratoires se sont intéressés aux migrants se trouvant dans une situation marginalisée ou, à l'inverse, à ceux appartenant à une sorte d'« élite » internationale. C'est pourquoi les médias ne constituaient jusqu'à présent pas un domaine d'étude classique pour les chercheurs spécialisés dans les questions migratoires. Et pourtant, il apparaît que les migrants s'implantent également dans ce secteur professionnel : l'étude se base sur dix-neuf entretiens biographiques menés auprès d'employés de la station de radio FM4, qui fait partie de l'Österreichischer Rundfunk (ORF, radiodiffusion autrichienne). Les personnes interrogées sont elles-mêmes issues de l'immigration ou ont au moins un parent migrant. L'étude illustre le rôle que le contexte migratoire a joué dans l'enfance et l'adolescence des employés de la radio et montre dans quels domaines il constitue une ressource positive. Elle met également en évidence les domaines dans lesquels des discriminations persistent. Les résultats révèlent en outre des divergences intéressantes : par exemple, le fait que le contexte migratoire personnel soit perçu comme une ressource précieuse, mais qu'il puisse en même temps exister une certaine distance par rapport à l'appellation « migrant ». Cela s'explique notamment par le fait que, dans le discours public, la migration est principalement associée à des problèmes.
A propos de l'auteur
Johanna Kreid (Dr. phil.) a étudié l'anthropologie culturelle et sociale ainsi que les langues romanes (portugais, espagnol). Ses domaines d'expertise sont la migration et l'intégration : elle a notamment mené des recherches sur les migrants qui ont réussi professionnellement et sur ceux qui travaillent dans le secteur des médias. Elle travaille actuellement comme journaliste pour le journal ' Kurier ' à Vienne.
