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L'accès des femmes aux fonctions d'encadrement et de responsabilités dans les fonctions publiques reste marqué par de profondes inégalités.
Pour rechercher les causes des discriminations et formuler des recommandations, le ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l'Etat a créé un Comité de pilotage pour l'égal accès des femmes et des hommes aux emplois supérieurs des fonctions publiques, composé de vingt personnalités issues de l'administration et du monde universitaire. Nommé pour cinq ans, il pourra rendre compte de la mise en œuvre de ses préconisations et évaluer ainsi l'impact des politiques publiques sur la situation faite aux femmes.
Ce Comité publie ici son premier rapport annuel.
Il est apparu nécessaire de s'interroger d'abord sur la place faite aux femmes dans la société. Ignorer ce contexte reviendrait, en effet, à surestimer la portée des propositions pour la fonction publique. Cependant, si certaines inégalités ont une origine plus générale, il apparaît aussi que l'administration est le siège de discriminations spécifiques.
L'école et la famille, dès l'enfance, orientent le devenir des filles et des garçons. L'inégal partage des tâches parentales et domestiques pèse sur la carrière. La division sexuelle des rôles sociaux traverse ainsi les sphères privée, publique et professionnelle. Les stéréotypes de sexe fondent des discriminations et influencent les comportements des femmes elles-mêmes, dans les représentations qu'elles ont de leur rôle. De prétendus talents spécifiques des femmes dans l'exercice des responsabilités professionnelles perpétuent les ambiguïtés sur la place des femmes. L'administration produit et reproduit des inégalités, dans les modes d'accès aux emplois d'encadrement et dans les critères, formalisés ou non, des déroulements de carrière.
Les pouvoirs publics peuvent, d'une part, avoir un rôle d'exemple et d'éclaireur vis-à-vis des obstacles généraux, d'autre part, lever les obstacles particuliers aux fonctions publiques. Une politique fondant l'égal accès des femmes et des hommes doit, par exemple, prendre en considération la question des usages sociaux du temps et celle de l'organisation du travail. Les recommandations du Comité traduisent la logique paritaire par des objectifs concrets, chiffrés, suivis et évalués.
