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La politique de la ville a engendré des métiers nouveaux mais aussi de nouveaux modes d'exercice de métiers existants qui ont été pris en charge soit par des professionnels mutants issus de métiers plus traditionnels, soit par des professionnels totalement nouveaux dans le paysage des politiques urbaines.
Alors même que la politique de la ville s'inscrit désormais dans la durée et que les professionnels qui la mettent en œuvre sont plus nombreux, mieux reconnus et mieux insérés dans les collectivités territoriales, ces derniers sont encore peu repérés dans les corps et professions traditionnels, et difficiles à recenser au titre des missions qu'ils exercent. Leurs statuts sont très divers et ils sont encore assez peu structurés autour d'identités professionnelles clairement définies.
Le rapport de Claude Brévan et Paul Picard au ministre de la Ville, qui comporte 39 propositions, vise donc à conforter et à consolider ces métiers : ceux de la politique de la ville proprement dits, chefs de projet de développement social urbain, directeurs de grands projets de ville, agents de développement, chargés de mission pour la prévention, etc. Il analyse également les nouveaux métiers, ou plus exactement les nouvelles fonctions qui se multiplient sur le terrain, principalement dans le domaine de la médiation (adultes-relais, correspondants de nuit, etc.). Cette émergence de métiers de «l'intermédiaire» pose clairement la question de la pertinence des métiers dits de droit commun et des métiers traditionnels lorsqu'ils s'exercent dans des quartiers ou des territoires en difficulté. Elle pose la question de leur spécificité dans des contextes particuliers et les conduit à formuler différemment certaines missions, à affiner leurs modes d'intervention et, dans tous les cas, à travailler de manière plus collégiale. C'est bien l'ensemble des métiers du service public qui est appelé à des évolutions profondes s'ils veulent se rapprocher de la demande sociale.
Il aborde enfin les métiers du travail social, dont les qualifications doivent être davantage reconnues, mais qui, pour cela, doivent s'adapter à l'évolution des politiques publiques et à la diversification des acteurs professionnels et bénévoles intervenant dans le champ social.
