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Claire-Élisabeth Gravier de Vergennes (1780-1821), petite-nièce du
ministre de Louis XVI, fille et petite-fille de guillotinés, proche de
l'impératrice Joséphine, épouse en 1796, à seize ans, Auguste de
Rémusat, collaborateur de Bonaparte. Après la proclamation de l'Empire,
elle est nommée Dame du palais et son mari Premier chambellan de
l'Empereur. Il le suit à travers l'Europe entière.
Mme de Rémusat prend la plume et écrit à son mari absent. Entre
1804 et 1813, elle lui adresse près de deux cents lettres.
Elle évoque sa vie quotidienne, entre lectures, réceptions, tâches
domestiques, spectacles vus et aimés. On y ressent l'air du temps, la
vie parisienne, les festivités impériales. Défile le gotha civil et militaire
du régime...
Plus subtilement, Mme de Rémusat est habitée par la mélancolie et
l'inquiétude face à l'avenir. Elle comprend que le tourbillon d'une vie
au coeur de l'Empire passera comme un songe : la guerre, jetée partout
en Europe, est à la fois la condition de l'Empire, sa gloire et sa chute
promise, inéluctable.
La qualité littéraire de l'épistolière s'ajoute à la vivacité de plume
de la chroniqueuse des moeurs de l'Empire, pour faire de ce volume de
correspondance un précieux témoignage autant qu'un journal intime au
féminin, d'une sensibilité rare.