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Personnage emblématique de la Belle Époque, proche
de Breton et de Dalí par son non-conformisme, Clovis
Trouille a traversé le siècle sans pourtant figurer à
sa juste place dans les livres d'histoire de l'art. Ses
toiles d'un érotisme insolent, anticléricales et antimilitaristes,
lui ont valu d'être boudé par la critique
et foudroyé par la bourgeoisie, dont il rejetait violemment
«la morale, l'imposture de sa religion et
celle de ses curés».
En solitaire inclassable qui préférait accumuler les
scandales que sacrifier son art aux contingences
d'une époque ou d'une école, il s'éloigna également
des surréalistes en raison de leur mépris pour
les maîtres anciens, tandis qu'il revendiquait l'héritage
des grands peintres de la Renaissance, jadis
étudiés et copiés au musée de Picardie. Certains
voient à présent en lui un précurseur du Pop Art
par son utilisation quasi systématique de la photographie
et des collages comme support de travail.
Au-delà de l'audace de ses sujets, l'oeuvre subversive
de Clovis Trouille a réussi à s'imposer par sa
fantaisie, sa puissance onirique et son chromatisme
exceptionnel.
L'auteur a conçu cet ouvrage comme un voyage intérieur
dans le monde de Clovis Trouille. A travers
la mise en parallèle des tableaux du peintre et des
lettres écrites à ses proches, ou des citations d'écrivains
qu'il affectionnait particulièrement, C. Prévost
nous propose plusieurs clés pour décrypter les
peintures de ce praticien de l'art «voyou, voyant et
voyeur». Bien plus qu'une monographie traditionnelle,
c'est tout le contexte d'une époque qui nous
est ainsi présenté.