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En 2004, le Conseil européen invitait tout naturellement
Gehrard Cromme, PDG de Thyssenkrupp et président de
la Table ronde des industriels européens (ERT) - lobby
qui constitue depuis les années 1990 une des principales
forces de la scène politique européenne. Dans son
discours, il appelait de ses voeux la concentration, entre
les mains d'un «commissaire unique - tout dévoué à la
concurrence totale sur des marchés libres -, des
portefeuilles du marché intérieur, de l'industrie et de la
recherche, capable d'accélérer au niveau européen mais
aussi aux échelons nationaux la mise en oeuvre des
décisions». Et de conclure : «Il est temps de savoir à
quel niveau d'excellence nous pouvons parvenir. Le
marché mondial sera notre seul juge.»
Le Conseil devrait procéder au printemps 2005 à
l'évaluation de la stratégie de Lisbonne. Outre les
recommandations de l'ERT, il pourra s'appuyer sur le
rapport d'un «groupe de haut niveau» qui compte un
responsable d'Unilever, le vice-président de Nokia, le
directeur général de la Société européenne des satellites,
et l'ancien président de la Confédération européenne
des syndicats. Le rapport reprend à son compte la
nécessité de tenir les objectifs et les délais fixés avant
l'élargissement et la crise des valeurs technologiques,
malgré ou peut-être à cause de l'opposition grandissante
des citoyens qui découvrent les conséquences sociales et
environnementales de cet agenda.