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Des racines dans le ciel
Le 4 juin 1998, peu après minuit, deux coups de feu réveillent Valéry, 19 ans, dans la maison familiale. Son père a tiré sur son frère et tué sa mère, avant de se suicider. Ce drame, largement relayé par les médias, est la conclusion tragique d'une histoire qui se noue depuis des années.
Pris dans un tourbillon d'insécurité et de rejet, déconnecté de ses émotions, baignant dans une culture religieuse traditionnelle pleine de tabous, le jeune homme va progressivement, par un travail profond de remise en question, le soutien d'un couple pastoral et sa foi personnelle, pardonner à sa famille et envisager son avenir avec paix. Cette démarche n'excuse pas l'acte inadmissible mais enlève l'amertume et évite à Valéry de ne voir ses parents et la vie qu'à travers le filtre de cette nuit sanglante.
« Parfois, on a l'impression de ne pas être à la bonne place. Ce fut mon cas. Les épreuves ne sont pas en elles-mêmes positives ou négatives. Elles sont juste une réalité de notre existence. Elles ont un potentiel de vie ou de mort. C'est plutôt la façon dont on va se positionner qui va faire la différence. Pour ma part, j'ai réussi à embrasser en quelque sorte mes souffrances pour devenir une personne sereine et solide. »
