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Quel défi lancé à la communauté internationale que la guerre
contre l'Irak ! Pour les politiques et pour les stratèges, les événements
du Golfe préfiguraient déjà les grands conflits du XXIe siècle.
Lors des crises de 1990 et de 2003, les gouvernements ont eu
recours aux stratagèmes les plus machiavéliques et les états-majors
aux techniques d'armement les plus évoluées. Le meilleur et le
détestable s'y côtoient. S'ils prétendent défendre le droit, les
Occidentaux ont aussi fait preuve de cynisme.
Au moment de la libération du Koweït en 1991, les pertes se
comptèrent en dizaines de milliers du côté irakien. Aujourd'hui,
pour contrôler cette région stratégique, c'est peut-être en centaine
de milliers qu'il faudra les évaluer. C'est là, semble-t-il, le vrai prix
du pétrole. De la défense des valeurs occidentales à celle de sordides
intérêts économiques, que restera-t-il du «Nouvel Ordre mondial»
et, en définitive, du droit international tel qu'imaginé au lendemain
de la Seconde Guerre mondiale ?
Cet essai de géopolitique, remis à jour à l'occasion des récents
événements du Golfe, présente la plus importante documentation
publiée sur les guerres menées en Irak en 1990-1991 et en 2003. Le
général Gallois, en connaisseur des questions stratégiques, diplomatiques
et historiques liées à cette région, livre ici plus qu'une grande
étude militaire. Le sang du pétrole est aussi un témoignage personnel
et une mise en question profonde de la politique des puissances
en cette fin de siècle.
