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Les anglicismes : entre réalité linguistique et fait culturel

Français · Livre Broché

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Les anglicismes


Entre réalité linguistique et fait culturel

« Il lui semblait qu'elle le connaîtrait mieux quand elle l'aurait vu dans "son home", où elle l'imaginait "si confortable avec son thé et ses livres". »

Marcel Proust, Du côté de chez Swann
Odette de Crécy abuse des anglicismes dans le roman de Proust, par snobisme. L'anglomanie qui a déferlé en France depuis la fin du XVIIIe siècle a eu pour effet d'inciter les artistes, la presse et la population à emprunter à l'anglais des termes, des expressions, en même temps qu'un certain mode de vie. Stendhal emploie les mots égotiste, touriste et multiplie les dédicaces aux happy few ; Mallarmé écrit sur la fashion ; on parle de la high life, on joue au tennis, on vante le modem style. Calques, xénismes, emprunts, les anglicismes ont plusieurs visages. Si certains sont fautifs, d'autres, entrés dans la langue, sont validés par les dictionnaires. Danielle Candel et John Humbley reviennent sur leur déjà longue histoire et brossent le tableau nuancé de la situation actuelle. Embrassant aussi bien les enjeux culturels que les aspects linguistiques de la question, établissant des comparaisons avec la situation dans d'autres langues, ils montrent, nombreux exemples à l'appui, que l'on a bien des préjugés sur ce sujet propre à déchaîner les passions.
« J'ai accepté, d'enthousiasme, de parrainer cette nouvelle collection. Il s'agit d'une bataille contre le gâchis, contre l'oubli de nos richesses, contre l'assèchement de nos sources. Entrez dans ces livres. Laissez-vous guider.

Cette collection est là pour vous le rappeler : chaque langue est un regard, chaque langue est une pensée. La langue, c'est la Vie ! »

Érik Orsenna

C'est peu de dire que les lecteurs du Monde ne goûtent pas les anglicismes. La rédaction, et le service Correction en particulier, reçoit régulièrement des courriers de rappel à l'ordre sur la question. Pourtant, le correcteur, garde-chiourme de la langue française, traque l'anglicisme avec presque autant d'ardeur que la faute d'orthographe. Plus sournois encore est le calque de l'anglais. Nous ne cessons par exemple de changer des salons « dédiés » à l'agriculture, de l'anglais dedicated, en salons « consacrés » à l'agriculture (on dédie un livre à un ami ou une église à la Vierge, pas un salon à l'agriculture). De même, aucun ministre ne devrait être « en charge » de quoi que ce soit, calque de l'anglais in charge ; les ministres sont « chargés de » tel ou tel secteur. Évidemment, nous transformons régulièrement les « mails » en « courriels » et les « speedés » en « énervés », mais les « followers » des réseaux sociaux ne se laissent pas plus facilement traduire en « suiveurs » que les « week-ends » en « fins de semaine » !

Muriel Gilbert, responsable adjointe du service Correction du Monde


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