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Faillite de l'État, effondrement des valeurs, démocratie
en souffrance, récurrence des conflits armés, régression
économique, violations des droits de l'Homme : le «mal
africain» a tant de racines...
De la Corne de l'Afrique (Somalie, Soudan, Éthiopie-Érythrée)
au Sahara Occidental, de l'Afrique de l'Ouest
(Liberia, Guinée Bissau, Côte-d'Ivoire) à l'Afrique australe
(Zimbabwe) et jusqu'au centre du continent (les Grands
Lacs), les haines couvent, les armes parlent, les hommes
meurent. Et la misère perdure.
Une certitude, pourtant : nulle solution violente n'aura
raison de ces conflits. Socle de la diplomatie internationale, les
mécanismes de règlement pacifique et consensuel se sont
pourvus de concepts neufs de prévention et de gestion, et
notamment d'un outil diplomatique adapté aux réalités
africaines : la «facilitation». Cette technique de mise en
oeuvre des négociations d'arbitrage et de médiation
dessine de nouveaux modèles de règlements des crises
politiques ou interethniques. Remède africain à l'«afropessimisme»
?
Comment se structure une facilitation ? Comment
fonctionne-t-elle ? Quelle portée réelle reconnaître à son
action ? Quel bilan peut-on en dresser ? Quels espoirs
fonder sur elle ? Telles sont les questions posées par
Mohamed El Hacen Ould Lebatt, universitaire et
diplomate mauritanien qui fut au coeur des facilitations
dans la région des Grands Lacs africains de 1999 à 2002.
Un témoignage de première main, un regard pénétrant
sur une Afrique déchirée.