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L'idéal français d'un modèle républicain et démocratique de l'école est
 depuis plusieurs décennies mis en question. Entre une morale républicaine
 qui semble ne plus se transmettre, un cadre laïque parfois contesté et un
 système éducatif encore fortement inégalitaire et en proie au doute, l'heure
 est aux plus vives interrogations quant à la finalité de l'école. Peut-on encore
 adresser à l'école la mission de «transmettre des valeurs» ? Qu'en est-il des
 normes supposées partagées comme principes d'organisation du monde social
 et comme bases d'une déontologie enseignante ?
L'arrivée d'une nouvelle épreuve dans le cadre des concours de la Fonction
 publique menant aux métiers de l'Éducation nationale, intitulée «Agir en
 fonctionnaire de l'État et de façon éthique et responsable», a provoqué depuis
 2010 une cristallisation supplémentaire. La volonté de recadrer les acteurs à
 travers un succédané de principes semble bien témoigner d'un sursaut caricatural
 de conscience, dans un contexte de désinvestissement de l'institution et de
 responsabilité individuelle sans cesse accentuée.
Cet ouvrage interroge les formes que peut prendre la réflexion éthique et
 déontologique au sein du monde éducatif. Il s'agit de se demander quel
 sens il peut y avoir à parler de norme morale à l'école aujourd'hui, plus
 particulièrement de morale laïque. Plus avant, les auteurs donnent différents
 points de vue, souvent critiques, sur la tentative ministérielle de définition du
 «bon fonctionnaire» de l'Éducation nationale.