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Juin 1940 : la débâcle de l'armée française surprend la Martinique
en pleine récole sucrière. Le gouverneur de l'île, l'amiral Robert,
entend y importer la Révolution nationale instaurée en métropole
par le maréchal Pétain.
Outre-Atlantique, la doctrine nouvelle tient en un mot d'ordre :
cultures vivrières. Ce qui, pour le contremaître Firmin Léandor, se
traduit par l'abandon pur et simple de la canne. Un diktat auquel
les grands planteurs békés eux-mêmes rechignent à obéir. Pourtant,
comment faire face à la pénurie qui frappe la population ?
Tandis que l'île, cernée de navires américains, vit sous la menace d'un
nouveau Mers el-Kébir, commence la plus étrange récolte de toute
son histoire. D'autant que, répondant aux appels d'hommes libres
qui se disent «gaullistes», nègres, chabins et mulâtres sont entrés en
dissidence en gagnant clandestinement l'île anglaise de Sainte-Lucie.
«Dissidence» : un mot dont Léandor ne tardera pas à comprendre
le sens...
Après Commandeur du sucre et Régisseur du rhum, la «trilogie
sucrière» de Raphaël Confiant - désormais un classique de la littérature
antillaise - s'achève sur un épisode méconnu de l'épopée de la
France d'outre-mer, dont les héros et les héroïnes sont les coupeurs,
amarreuses, ouvriers : tout le peuple de la Martinique.