En savoir plus 
De la guerre de Succession d'Autriche (1740-1748) à la
 Révolution, l'armée française est l'objet d'une des plus importantes
 entreprises de réforme de son histoire. Une véritable obsession en
 constitue l'origine, celle de rendre les troupes nationales aussi efficaces
 que leurs homologues prussiennes, nouvellement érigées au
 rang de modèle militaire européen. Cette ambition conduit à une
 emprise institutionnelle sans précédent sur les corps des soldats,
 plus que jamais réduits au rang d'automates. Elle suscite dans le
 même temps une intense réflexion sur le statut de l'homme du rang.
 Ce dernier peut-il être assimilé à une machine, vouée à la simple
 exécution mécanique des commandements ? N'est-il pas au
 contraire un être de sentiments, pour lequel la recherche d'une discipline
 consentie serait plus adéquate ? L'honneur, autrement dit,
 ne doit-il pas lui servir de guide plutôt que la contrainte ?
À travers l'analyse inédite de centaines de mémoires rédigés par
 les officiers de l'époque, ce livre retrace ce qui constitua l'une des
 principales quêtes des Lumières militaires : la conciliation des sujétions
 propres au métier des armes et de la dignité individuelle.
 Embrassant tout à la fois l'histoire politique, sociale et culturelle, il
 met en lumière la profonde mutation connue par le soldat, tant
 dans l'exercice de son métier que dans l'évolution de son statut, et
 contribue par là même à éclairer la naissance d'une conception du
 devoir militaire qui constitua le socle de l'armée de la Nation
 après 1789.