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«La question n'est plus de savoir s'il y aura un accident nucléaire grave en France,
mais quand et où.» Ce propos n'a pas été tenu par un anti-nucléaire, mais par un
cadre dirigeant d'EDF. Ce constat alarmant a été confirmé par d'autres salariés
de l'électricien, mais aussi par des travailleurs de la sous-traitance nucléaire, ce
nouveau lumpenprolétariat créé de toute pièce par EDF.
Après plusieurs mois d'enquête, j'ai fini pas partager ce constat. Pendant des
années, j'ai cru, comme beaucoup de Français, qu'EDF mettait tout en oeuvre pour
garantir la sûreté du parc nucléaire. C'est malheureusement faux : problèmes
de conception et de construction des réacteurs, maintenance sacrifiée pendant
des années, désorganisation interne, hémorragie des compétences... L'état de
nombreux réacteurs est inquiétant.
Pourtant, EDF et les pouvoirs publics ont décidé de rallonger la durée de vie
des centrales qui avaient été construites pour durer jusqu'à 40 ans. La raison ?
EDF, qui a perdu quelque 15 milliards d'euros dans ses opérations internationales,
n'a pas les moyens de bâtir de nouvelles capacités de production d'électricité
pour remplacer les réacteurs qui atteindront les 40 ans d'ici 2028. Exsangue
financièrement, EDF joue notre avenir à la roulette russe.