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Fondée, selon la légende, après le passage d'Hercule et de
ses compagnons, la ville d'Alger fut très tôt convoitée : Phéniciens,
Romains, Vandales, Byzantins, Arabes, Espagnols, Turcs
et Français l'auront tour à tour aimée et malmenée, glorifiée
et saignée à blanc. Faut-il croire que sa «candide blancheur»
(Le Corbusier) viendrait de cette saignée, et non pas de son
soleil ? «Le soleil tue les questions», répondrait un personnage
de Camus, dans Le Malentendu...
Sous l'égide de Sidi Abd er-Rahman, son saint patron, la ville
fut successivement la capitale des corsaires de Barberousse, celle
de la France libre et la Mecque des mouvements révolutionnaires
du XXe siècle. A travers une ballade historique, littéraire et amoureuse,
Salah Guemriche nous conte les très riches heures d'Alger,
comme les plus sombres, portant nos pas dans les dédales de la
cité, aux côtés des personnalités les plus marquantes. Et elles sont
nombreuses : Ibn Ziri, Raïs Hamidou, Ouali Dada, Cervantès,
les Goncourt, Karl Marx sans barbe (après le passage chez un
barbier de la Casbah), Saint-Saëns (qui y composa Samson et
Dalila), Tarzan et Pépé le Moko, Delacroix et Racim, El'Anka
et le cardinal Duval, Lili Boniche, Himoud et Zinet, Camus et
Kateb, de Gaulle et Bigeard, Ali-la-Pointe et toutes les Djamila,
pasionarias de l'Alger d'hier et d'aujourd'hui. Sans oublier ses
clubs de foot, sa Casbah, sa basilique Notre-Dame-d'Afrique,
ses mosquées et ses saints. Voici Alger dans tous ses états, Alger
de tous les Etats.