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Faire de la théologie, c'est scruter le devenir de l'alliance singulière de " Dieu-avec-nous ".
Or, ce devenir, c'est la venue de l'homme à sa maturité, quand il commence à vivre et à porter pour de bon ses fruits de jubilation devant Dieu et devant les hommes. J'appelle cette maturité " bonne puissance ". Face à l'Empire (avoir et pouvoir) et à l'idée (savoir et valoir), l'homme de bonne puissance paraît désarmé. Ce n'est qu'une apparence. En réalité, ce n'est pas lui qui redoute l'Empire et l'idée, c'est exactement l'inverse ! Les hommes galonnés et titrés ne craignent rien tant que cet homme-là.
Car il est comme un miroir, où ils peuvent admirer leur propre vanité. Insupportable ! Aussi l'homme de bonne puissance se fait-il généralement massacrer par l'Empire et l'idée réunis. Mais sans rancune ! Car il sait qu'il est massacré par l'aveuglement des uns et la lâcheté des autres. Tous de grands enfants qui jouent à l'adulte et " ne savent ce qu'ils font ". Mais où puise-t-il cette assurance souveraine - stabilité! - qui le fait finalement demeurer égal à lui-même ? Où prend-il cette force - énergie ! - qui le fait s'avancer mains nues au milieu des fauves ? D'où, enfin, lui vient cet amour - union ! - qui lui fait subir toute injustice sans la retourner aggravée à l'expéditeur ? Telles sont les questions que, je me propose d'examiner dans ce livre
