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Depuis le XVIIIe siècle et jusqu'à aujourd'hui, la zone qui s'étend
 des Balkans à l'Afghanistan cristallise des tensions aussi bien internationales
 que propres à l'«Orient». Ce sont ces tensions que Jacques
 Frémeaux analyse dans une synthèse innovante, en les replaçant dans
 le temps long.
De la volonté de contrôle de la route des Indes à la convoitise des
 hydrocarbures qu'elle recèle, cette région n'a en effet cessé de faire
 l'objet d'affrontements entre les grandes puissances. Ce vaste espace,
 qui correspond presque exactement à l'antique empire d'Alexandre,
 a ainsi constitué, depuis l'entrée des flottes de la tsarine Catherine II
 en Méditerranée (1770), un champ disputé par la Russie et l'Angleterre,
 avant de se retrouver, après 1945, au coeur du conflit opposant
 la Russie et les États-Unis. Mais, d'ouest en est, ce sont surtout des
 peuples qui se succèdent, qui se cherchent et se déchirent entre
 les séductions de la modernité et le refus que lui oppose la tradition.
 L'«Orient», qui s'affirme toujours plus comme exclusivement
 musulman, devient alors un objet de fascination et de peur pour un
 «Occident» dominateur et manipulateur. Après le temps des empires
 (ottoman, persan et moghol des Indes) est venu celui des États-nations,
 souvent nés dans la douleur, comme Israël et le Pakistan. Mais aucun
 changement n'a mis fin au «grand jeu» géopolitique, jalonné
 d'épisodes majeurs, de l'occupation de l'Égypte par Bonaparte à la
 dernière guerre du Golfe, et dont de nouveaux chapitres s'écrivent
 sous nos yeux.