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Jacques Hogard (1918-1999), général de brigade, saint-cyrien, officier
d'infanterie de marine, vétéran de la Seconde Guerre mondiale et des guerres
d'Indochine et d'Algérie, commandeur de la Légion d'honneur, appartient à la
génération de lieutenants et de capitaines confrontés à cette forme de conflit portée
à son paroxysme pendant la Guerre froide : la guerre subversive, dont l'idéal est
vaincre sans combattre.
Praticien mais aussi penseur oublié de la contre-insurrection, Hogard a analysé le
phénomène avec détachement, dans sa globalité, en vue de le contrer. Relues à l'aune
du conflit afghan ou des nouvelles interventions françaises en Afrique, sa stratégie et
sa tactique anti-subversives ouvrent des perspectives étonnamment modernes.
Aux méthodes des combattants mus par une idéologie de conquête des peuples,
ce stratège oppose des solutions pragmatiques et intemporelles, qui ne s'exonèrent
pas des valeurs de civilisation propres à l'armée française. Il n'édicte pas un vade
mecum militaire absolu ou infaillible. Il met en exergue et ordonne une série de lois
ou de principes inhérents à tous les succès avérés sur le front de l'insurrection. Leurs
effets sont conditionnés, souligne-t-il, à la capacité des responsables à les adapter
avec intelligence et foi aux réalités du terrain ciblé. Tant il est vrai que «chaque
pacification se fait sur la base d'une solution originale».
Véritable instigateur de l'école française de stratégie contre-insurrectionnelle,
Hogard en résume l'esprit par «une règle d'or simple à énoncer, plus difficile à
appliquer : répondre à une action politico-militaire et à une mobilisation populaire
par une action du même type». Son credo ? Agir globalement en permanence, sans
dissocier sécurité et pacification !