En savoir plus 
Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec
 son frère - revenu de la Première Guerre mondiale
 amputé d'une main -, dans la ferme héritée de leurs
 parents, au fond d'un vallon encaissé que les habitants
 de la ville considèrent comme maudit : rien n'y pousse
 et les malheurs s'y accumulent. Marquée par ce lieu,
 et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté,
 la jeune femme est considérée par tous comme rien
 moins qu'une sorcière. Sa vie bascule lorsqu'elle
 rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu,
 muet, qui joue divinement d'une flûte en argent.
 L'action va inexorablement glisser de l'émerveillement
 de la rencontre au drame, imputable exclusivement à
 l'ignorance et à la peur d'une population nourrie de
 préjugés et ébranlée par les échos de la guerre.
 La splendeur de la nature, le silence et la musique
 apportent un contrepoint sensible à l'intolérance,
 à la xénophobie et à un patriotisme buté qui tourne
 à la violence aveugle.
Après Le Monde à l'endroit (Seuil, 2012), Une terre
 d'ombre prolonge une réflexion engagée par l'auteur
 sur la folie guerrière des hommes, tout en développant
 pour la première fois dans son oeuvre romanesque une
 histoire d'amour tragique qui donne à ce récit poignant
 sa dimension universelle.