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Bâti sur les décombres de l'Europe napoléonienne, réformé en
1867 pour donner un rôle accru à la Hongrie, l'Empire austrohongrois
pouvait sembler, en 1914, l'une des puissances les plus
solides du continent. C'était un empire à l'ancienne, c'est-à-dire
qu'il avait l'ambition de fédérer de nombreux peuples hétérogènes.
Dans les faits, une majorité d'Allemands et de Hongrois
régissaient les destinées de Slaves (Tchèques, Polonais, Slovènes,
Croates, etc.) de Roumains et d'Italiens - lesquels cohabitaient
d'ailleurs plutôt mal entre eux.
C'est à la suite de l'assassinat de son prince héritier François-Ferdinand
que le vieil empereur François-Joseph s'est laissé
entraîner dans la guerre, aux côtés de l'Allemagne. Déchiré entre
des nationalités différentes, des religions antagonistes, véritable
tour de Babel linguistique, l'empire n'a pas supporté le choc. Cinq
ans après Sarajevo, ce sont cinq pays nouveaux, fondés sur le
principe des nationalités, qui remplacèrent la Double Monarchie.
En Autriche même, devenue un État croupion, le jeune empereur
Charles Ier (qui avait succédé à François-Joseph en 1916) dut
renoncer.