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La multiplication des scandales politiques, ces dernières années, s'est
 accompagnée d'un soupçon récurrent sur la nature et le lieu du vrai pouvoir.
 La presse a évoqué à maintes reprises cette basse police politique en dénonçant
 les «officines» et les cabinets noirs, hauts lieux de la politique des années
 Chirac, sans pour autant lever le mystère sur cette réalité. La mairie de Paris,
 bastion, voire forteresse, en a abrité plus d'une pendant les années où ce dernier
 préparait ses campagnes pour la présidentielle.
Informelle, insaisissable et cultivant le flou, une officine dissimule par principe
 et nécessité sa véritable activité. Elle se cache dans les replis les plus ordinaires
 d'une société commerciale ou de relations publiques, d'une association, ou n'est
 qu'un point de ralliement, une adresse. Elle peut se loger dans un service public ou
 même s'articuler autour d'un seul homme.
Que fait une officine ? Elle sert aux basses oeuvres de la politique, ne recule pas
 devant le chantage, la manipulation, l'intoxication et lance sans regrets opérations
 de déstabilisation ou de dénigrement. Elle fabrique des lettres (dénonciation fiscale
 par exemple), des pamphlets anonymes ou encore de vrais faux casiers judiciaires.
 En politique comme en affaire, tous les coups sont permis...
Frédéric Charpier a mené une longue enquête, recueilli de nombreux témoignages
 et consulté une quantité incalculable de documents, dont les 2400 pages des
 fameux «carnets Bertrand», pour tenter de lever le voile sur les coulisses des
 années Chirac, du réseau de barbouzes orchestré par Jacques Foccart jusqu'aux
 méandres de l'affaire Clearstream.