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En dépit de toutes les proclamations sur la «mort de
 la métaphysique», la philosophie ne peut aujourd'hui,
 pas plus qu'hier, se passer de l'interrogation
 métaphysique. Si elle décidait d'abandonner l'enquête
 sur les questions au-delà de l'expérience, elle laisserait
 le champ libre à toutes les spéculations irrationnelles,
 aux charlatanismes de la quête spirituelle,
 aux marchands d'illusion illuminée.
La question «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que
 rien ?» semble réunir à elle seule quelques vertus et
 tous les péchés que l'on prête à la métaphysique.
 Certainement insoluble, elle en montre bien le caractère
 ridicule, dépassé, voire inepte. Évidemment radicale,
 elle indique ce que la métaphysique a d'inévitable, de
 nécessaire, voire d'ultime. Elle est en tout cas un noeud
 de difficultés et de concepts dont les doctrines classiques
 sont loin d'avoir épuisé les possibles et sur lesquels
 la discussion s'avère encore féconde.
La première partie de ce livre interroge donc la question
 elle-même : est-elle une ou multiple, a-t-elle un sens ou
 non, quelles raisons a-t-on pu avancer pour la disqualifier
 ou pour prétendre y avoir répondu ? C'est à approfondir
 quelques réponses nouvelles, et possibles, qu'est
 consacrée la seconde partie qui fait surgir d'autres
 problèmes : la plausibilité des réponses théistes et
 naturalistes, la pensabilité du néant, l'impossibilité d'un
 monde vide, les limites du principe de raison suffisante.
Francis Wolff, pour le groupe Mens