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La classe politique française n'a cessé de célébrer la République au
 lieu d'y réfléchir. Dans la mythologie politique nationale, la
 IIIe République occupe l'une des meilleures places. Elle traîne derrière
 elle une mémoire positive qu'incarnent une figure familière (Marianne),
 une devise prometteuse («Liberté-Égalité-Fraternité») et de mémorables
 réalisations (l'école, la démocratie ou l'armée des citoyens).
 Dans les années 1980, historiens et hommes politiques se sont alliés
 pour chanter les louanges d'un «modèle républicain» enchanté
 résumant un «rêve français» au fondement d'une identité nationale.
Cet acharnement aveugle à certains angles morts a du coup
 suscité les critiques, remettant en cause poncifs et clichés cultivés
 par l'historiographie républicaine de la IIIe République. Celle-ci n'avait-elle
 pas oublié d'accorder le droit de vote aux femmes ? N'avait-elle
 pas ardemment colonisé le monde aux noms des valeurs les plus
 ambivalentes ? L'inclusion politique des ouvriers n'avait-elle pas été
 payée du prix de leur exclusion sociale ? À la légende dorée de la
 République s'est ainsi opposée une légende noire ternissant un
 «modèle» de ses impensés, de ses oublis, voire de ses crimes.
Cette contre-histoire de la IIIe République appelle un autre regard.
 Elle s'attarde sur des réputations usurpées sans pour autant tenir le
 discours de l'accusation. Elle réfute les mises en cause anachroniques
 en présentant la IIIe République non comme un modèle à
 suivre ou à contourner, mais comme un moment d'histoire à
 penser. Un livre essentiel pour comprendre les enjeux républicains
 d'aujourd'hui.