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C'est une grande question d'histoire de France : comment la jeune
dynastie capétienne, établie en 987, encore fragile, a-t-elle pu
traverser le «rude et farouche XIe siècle», troublé par les guerres féodales ?
Comment est-elle parvenue, passé l'an 1100, à fonder son hégémonie
dans le royaume de France ? Beaucoup d'historiens d'antan ont évoqué
un «miracle capétien», ou une sorte de grande coalition entre le roi,
l'Église et les communes du XIIe siècle en vue de maîtriser «la féodalité».
Le présent essai ne s'écarte pas de cette chronologie traditionnelle. Il
restaure également la «société féodale» souvent mise à mal par la mode
actuelle des déconstructions. Mais il réinterprète la guerre féodale et le
rôle de l'Église, en voyant dans l'une comme dans l'autre des facteurs de
stabilité sociale autour de l'an mil.
Dès lors, cette histoire de la dynastie capétienne et de la France féodale
et chrétienne n'est plus celle d'une évolution lente mais sûre vers la prépondérance
royale. Initialement mieux assurés qu'on ne l'a cru parfois, les
Capétiens risquent plusieurs fois d'être déstabilisés : vers 1100 notamment,
la réforme de l'Église et l'essor des communes urbaines sont d'abord des
problèmes pour eux ou des atouts pour leurs rivaux, avant de jouer en
leur faveur. Une histoire palpitante, dans laquelle le destin des rois ne se
sépare pas de celui de toute la société française, qui revit ici, autour d'eux,
avec les imprécations des moines, l'orgueil des chevaliers, et parfois la
rage des serfs.