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Les études rassemblées dans ce livre font jouer toute la polysémie du mot latin imago, depuis la reproduction à l'identique, celle du masque, du portrait, du simulacre, jusqu'aux élaborations les plus complexes de la représentation dans les arts figurés et les constructions intellectuelles.
A partir d'une documentation très variée, qui comprend statues, monnaies et portraits peints, et textes de rhéteurs, de poètes et de juristes, se dessinent les pratiques mises en oeuvre par les Romains pour représenter par l'image et fixer en même temps les cadres de l'interprétation. Les images plastiques, comme les images littéraires, sont dotées du pouvoir de montrer et de commenter : les images de sacrifice peuvent être avant tout des commentaires idéologiques, des blocs de marbre s'ajustent ainsi que des jeux de mots et le texte littéraire fait surgir, sans aucune médiation, les spectres, les doubles et les images les plus composites, comme celles que les techniques de la mémoire artificielle apprennent à fabriquer.
Sans recourir à la discursivité narrative, les images donnent à voir de multiples strates temporelles, en jouant de l'ellipse et de la juxtaposition : elles sont agencées pour susciter des parcours, ceux que l'on fait au sein d'une tradition littéraire ou plastique, d'une argumentation ou d'un espace monumental. Parcours auxquels est invité ici le lecteur moderne, appelé à réitérer la pratique exégétique des Romains.
