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L'économie s'intellectualise : une part grandissante de la valeur ajoutée et
de ce qui fait la qualité de vie est imputable à l'utilisation des connaissances.
On pourrait résumer cela par un slogan : c'est ce que nous savons qui compte
aujourd'hui et comptera encore plus demain. L'Europe est-elle bien armée de ce point
de vue ? La question est d'actualité au moment où les chercheurs de la vieille Europe, les
éducateurs mais aussi les employeurs se posent la question des «avantages comparatifs»
de l'Union européenne. Le pôle européen Jean Monnet de l'Université de Rennes 1 a
été le creuset des interrogations portées au projet européen de faire de l'Union européenne
l'économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du
monde, capable d'une croissance économique durable accompagnée d'une amélioration
quantitative et qualitative de l'emploi et d'une plus grande cohésion sociale.
Les auteurs ont réalisé d'abord un constat des atouts et des faiblesses de l'Europe
dans la compétition mondiale. Loin du pessimisme de quelques-uns, certains constats
sont encourageants. On termine la lecture de l'ouvrage avec un peu d'optimisme. On
peut observer et tester un lien de plus en plus étroit entre recherche, recherche fondamentale,
recherche appliquée, enseignement supérieur, recherche-développement,
innovation, éducation continue, connaissances, connaissance partagée et croissance de
la production de biens et de services. On peut observer en Europe des bonnes pratiques
et les succès qui s'ensuivent sont mesurables tant au plan des études de cas, que de secteurs
entiers qu'au plan macro-économique. L'optimisme est plus grand pour l'Europe
du Nord et il y a de grandes différences intra-européennes. Mais l'optimisme peut être
raisonnable à certaines conditions : développement de l'effort en termes d'enseignement
supérieur professionnel de qualité, dépenses publiques et privées soutenues pour
la R/D, effort européen de recherche, mais aussi, plus «intellectuellement», changement
de culture économique et sociale, avec surtout l'amélioration de la compréhension
de l'utilité des connaissances partagées du fonctionnement des marchés et de leurs
réglementations, la diffusion de l'esprit de performance des organisations, la diffusion
du pragmatisme et de la démarche méthodique du suivi-évaluation-reconception des
actions tant privées que publiques. Le besoin économique d'une véritable évolution
culturelle en quelque sorte car la connaissance se conquiert chaque jour et ne fait capital
social que si et seulement si chacun en a compris l'intérêt et la désire.