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Georges Hébert est né en même temps que la IIIe République. Celle-ci voulait mener la grande conquête de l'éducation. Lui s'intéressait à celle des corps...
Issu d'une bourgeoisie marquée par les idées du catholicisme social, éduqué à servir la nation dès son plus jeune âge, le jeune Hébert baignait aussi dans l'ambiance de l'aventure coloniale: à 18 ans il entrera au service de la marine; commencera alors une incroyable épopée où s'entrecroiseront militaires, hommes politiques, médecins, sportifs, journalistes, pédagogues, hommes et femmes du monde (grand et petit...)
En quelques années, il révolutionnera les usages des exercices physiques par l'invention d'une méthode vivante, attrayante et complète: la célèbre «méthode naturelle». Touchant à l'universalité, autant par ses bases philosophiques que par la simplicité de son application, elle sera vite adoptée dans tous les milieux - scolaire, militaire, médical, associatif, sportif (et jusque dans les entreprises). Lancée comme un outil au service du sport, elle était en passe de devenir, à la veille de la Grande guerre, la méthode nationale officielle d'éducation physique.
Mais, après avoir caressé tous les espoirs, Hébert rencontrera une longue série d'obstacles qui l'empêcheront d'obtenir la pleine adhésion à sa philosophie du corps. Il n'en demeure pas moins un des grands inspirateurs de la réflexion sur l'usage des exercices physiques depuis maintenant un siècle.
Résultat d'une recherche documentaire très poussée, rédigé dans un style alerte et vivant, abondamment illustré, le livre de Jean-Michel Delaplace retrace une histoire allant des années 1890 aux années 1950. Autour de la trajectoire d'Hébert qui fournit le ressort «dramatique» du récit, l'auteur a su mettre en valeur toutes les facettes de cette histoire: histoire du sport, de l'éducation physique, du naturisme, du scoutisme et du sport féminin.
