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Moïse l'Égyptien ou l'histoire de la confrontation symbolique entre
Israël et l'Égypte. Trait d'union entre ces deux univers religieux, ce
Moïse égyptien n'appartient pourtant pas à la tradition canonique
et relève d'une «contre-histoire», qui place au premier plan des
éléments réprimés dans la mémoire officielle.
Elle commence avec Aménophis IV, pharaon égyptien du XIVe siècle
avant notre ère qui imposa le premier monothéisme, et s'achève
avec le livre de Freud, L'Homme Moïse et la religion monothéiste (1939).
Avec un sens aigu des enjeux spécifiques à chaque époque, Jan
Assmann retrace l'entreprise de «déconstruction» qu'ont opérée,
entre autres, John Spencer (1630-1693), Spinoza, Schiller et Freud,
qui ont tous oeuvré, selon des modalités différentes, à la réhabilitation
de la religion égyptienne. Cet engouement culmine avec
l'égyptophilie de la fin du XVIIIe siècle et décroît jusqu'à sombrer
dans l'oubli à l'époque romantique. Politique, philosophique et
religieux, le débat mosaïque rencontre quelques-unes des préoccupations
essentielles de la civilisation occidentale : le rapport à
l'autre, la vérité, la tradition... Il permet également à l'auteur de
poser les fondements d'une histoire de l'antisémitisme qui
emprunte certaines de ses notions à la psychanalyse.