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On le rencontre ici, on le croise là, mais il ne fait qu'apparaître dans
l'histoire, parce que ses actions ont été interrompues et ses ambitions
contrariées par la haine farouche que lui voua Mme de Pompadour...
Soldat courageux, il fut un meneur d'hommes ; généralissime, un
excellent stratège. Doué d'une culture étendue et d'un énorme appétit
de pouvoir, il tranche parmi les grands. Candidat malheureux au trône
de Pologne, il dirigea pendant dix ans la politique étrangère secrète de
la France en même temps qu'il fut le conseiller de Louis XV qui
l'admirait. Prince du sang, à la tête du Parlement, il s'est affronté aux
empiétements de l'absolutisme du roi. Grand Prieur de l'ordre de
Malte, il fut aussi un amoureux excessif auquel on a prêté mille
aventures dont 550 nommément dénombrées. Esthète, il a rassemblé
une fabuleuse collection d'oeuvres d'art pour laquelle il s'est endetté.
Grand seigneur jusqu'au bout des ongles, d'une fidélité absolue
en amitié, il prit sous sa protection des intellectuels qu'il estimait,
cachant Jean-Jacques Rousseau et Beaumarchais dont la liberté était
menacée. Ses contemporains ne lui ont ménagé ni leur estime, ni leur
respect.
Un personnage aussi complexe qu'attachant, interprété au cinéma
par Michel Piccoli dans Beaumarchais l'insolent, en 1996.