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Les difficultés du Conseil de sécurité sur le plan militaire sont-elles d'ordre
conjoncturel ou structurel ? Comment les rédacteurs de la Charte de l'ONU en
1945 ont-ils conçu le Conseil de sécurité ? Quels moyens militaires ont été envisagés,
au sortir de la Seconde Guerre mondiale ? Pour quel Conseil de sécurité
et pour quelle organisation internationale ? Les fondateurs de l'ONU ont-ils
doté le Conseil d'instruments militaires efficaces pour mettre en oeuvre ses
décisions ?
Le système de San Francisco a été fondé sur l'accord entre les grandes puissances.
Leur mésentente prive le Conseil d'instruments d'action - Comité
d'état-major, forces armées mises à sa disposition. Le mécanisme du Chapitre
VII prévu par la Charte n'a donc pas pu être mis en oeuvre. À sa place, un système
ad hoc, celui des opérations de maintien de la paix, a vu le jour afin de
résoudre les crises internationales. Le Conseil de sécurité a progressivement
délégué l'exécution de ses résolutions au Secrétaire général, à l'Assemblée
générale, à ses Etats membres et à des organisations régionales. Il s'est ainsi
déchargé de l'exécution des décisions militaires et du contrôle de leur mise en
oeuvre.
Le développement des opérations de maintien de la paix a toutefois montré
leurs limites politiques, opérationnelles et conceptuelles. Le Conseil de sécurité
a-t-il appris les leçons de ses échecs ? Peut-il être doté, aujourd'hui ou
demain, d'une force armée ? Comment améliorer l'efficacité des mécanismes
de sécurité actuels ? L'objet de l'ouvrage est de réfléchir aux méthodes pouvant
installer ou réinstaller le Conseil de sécurité au centre des processus de
décision et d'action militaires.