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"Un simple contact et il oublia le reste, passé et présent. Pas sa peau. Juste une chaussure, une semelle peut-être, crottée par les merdes chic des chiens chers du quartier. Contre sa malléole externe gauche. Celle qu'il s'était cassée, enfant, en jouant au rugby. Le sang était monté dans sa tête et, comme par des vases communicants secrets, toutes les pensées, la raison, les peurs, les interdits avaient afflué vers son ventre où ils furent engloutis avec le chablis. Armand essuya discrètement ses deux paumes devenues moites."
(Extrait)
Paris au printemps. Au cours d'un diner mondain commence ce qui aurait pu être une histoire d'amour banale et vouée à l'échec entre un quadragénaire, directeur de journal et écrivain à ses heures, et une jeune journaliste, belle, rusée et ambitieuse.
Seulement, il s'agit d'Armand qui n'a jamais su renoncer à une aventure, à une sollicitation, à une affaire de sexe - tout en rêvant d'un grand amour en dehors de ses mariages légitimes. Et Annabelle, loin de rechercher l'aventure pour l'aventure avec un homme marié, poursuit des desseins beaucoup plus troubles.
Ironique jusqu'à la cruauté et dans un style lumineux, musical, Jean Cavé offre sa version d'un don Juan déjoué, Le châtiment viendra.
Après Les Applaudissements (Actes Sud, 1999), Jean Cavé signe ici son deuxième roman.
