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L'histoire de la Méditerranée ne s'écrit pas plus de manière
linéaire qu'elle ne constitue un bloc. De la chute de Carthage, de
Troie ou du temple de Jérusalem jusqu'aux conflits du XXe siècle,
cette mer a été le creuset d'une violence aussi bien religieuse,
culturelle que diplomatique. En même temps, la Méditerranée a
irrigué une dizaine de civilisations depuis l'Antiquité ; en la
maîtrisant, ses marins ont pu relier trois continents - l'Europe,
l'Afrique et l'Asie - dans ce qui fut longtemps la plaque tournante
du commerce mondial ; sur ses rives sont nés les trois monothéismes
- juif, chrétien et islamique - ; en dix-huit siècles, de la civilisation
hellénistique à la Renaissance italienne, la Méditerranée a permis
que se façonne la civilisation occidentale.
Peu d'auteurs connaissent cette mer comme John Julius
Norwich qui, outre ses livres sur la Sicile, Byzance et Venise,
préside le fonds «Venise en péril». Il distille son immense érudition
sur le ton d'une conversation familière, à la manière d'un
guide ou d'un cinéaste. On saute d'un gros plan sur la prise de
Gibraltar par les Britanniques ou sur les batailles de Lépante et
d'Actium au récit des aventures méditerranéennes de Hannibal,
Frédéric de Hohenstaufen, Napoléon Ier, Roger de Sicile, Charles
Quint ou Soliman le Magnifique. Rien ne manque et pourtant ces
750 pages «passent à la vitesse d'une croisière à bord d'un
paquebot de grand luxe» (History Magazine).