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Par ce début de siècle, marqué par l'emprise croissante de la science et de la technique censées rendre l'homme "maître et possesseur de la nature", qu'en est-il de l'effroi immémorial de l'homme livré à son destin ? Dans ce monde désenchanté, et pour beaucoup déserté par le divin, quelle signification revêt-il pour nous, enfants de la modernité que certains ont cru triomphante ?
La question majeure posée ici est celle de notre liberté et de notre responsabilité face à la part reçue. Mais n'y-a-t-il pas déjà là contradiction ? En effet, devant le constat indéniable de l'inégalité fondamentale des hommes dans la vie comme dans la mort, dire que le destin préside à cette répartition reviendrait à admettre que l'absurde et le hasard dominent nos vies. Or cette acceptation passive irait à l'encontre de notre légitime aspiration à éclairer le sens de ce qui nous échoit.
Les différentes contributions à cet ouvrage tentent de frayer des voies qui permettent de penser à quelles conditions l'homme n'est abandonné ni au déterminisme ni au hasard des forces cosmiques, naturelles et historiques. Elles montrent aussi comment, aux temps de détresse, l'intériorité humaine permet d'affronter le destin sans se perdre.
"Défi et consentement", les deux termes qui président à cet ouvrage ouvrent une réflexion qui touche chacun d'entre nous devant l'énigme de nos vies.
