En savoir plus
Fresques de Fontainebleau ou de l'Escurial,
jardins Boboli, monstres de Bomarzo
ou grottes de la villa Borromée sur le lac
Majeur sont les hauts lieux du maniérisme.
Redécouvert au début du XXe siècle,
le maniérisme, souvent confondu avec
la Renaissance dont il constitue le
prolongement, demeure mal identifié.
On peut y reconnaître une avant-garde
avant la lettre, comme le démontre avec
brio Patricia Falguières. Une avant-garde
triomphante puisque le maniérisme fut
à l'origine du premier grand style
international depuis le gothique. À partir
de Fontainebleau (son foyer central avec
Florence et Rome), il étend son emprise
sur l'Europe du XVIe siècle. Partout images
et formes recyclent, durant près d'un
siècle, les modèles inventés par Rosso,
le Parmesan, le Primatice... Au coeur
de cette aventure, un héros inattendu,
Michel-Ange - figure tutélaire d'une
génération de jeunes artistes indisciplinés.
Tout à la fois excentriques géniaux et
techniciens exceptionnels, individualistes
forcenés et compétiteurs féroces, ils vont
forger le langage artistique de l'Europe
moderne, réinventer les règles du grand
décor, populariser la figure de l'artiste
génial. Ils ont aussi accrédité l'idée que
l'art n'est pas seulement une question de
savoir-faire, mais d'«idée» et de «génie».