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Ce fut ainsi qu'Albine et Serge marchèrent dans
le soleil, pour la première fois. Le couple laissait
une bonne odeur derrière lui. Il donnait un
frisson au sentier, tandis que le soleil déroulait
un tapis d'or sous ses pas. Il avançait, pareil à un
ravissement, entre les grands buissons fleuris, si
désirable, que les allées écartées, au loin, l'appelaient,
le saluaient d'un murmure d'admiration,
comme les foules saluent les rois longtemps attendus.
Ce n'était qu'un être, souverainement beau.
La peau blanche d'Albine n'était que la blancheur
de la peau brune de Serge. Ils passaient
lentement, vêtus de soleil ; ils étaient le soleil lui-même.
Les fleurs, penchées, les adoraient.