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Les thèses constructivistes de la différence sexuelle
sont tout à la fois le lieu de la critique et le point d'appui de
cet ouvrage, qui déploie une réflexion épistémologique sur les
théories féministes antinaturalistes en vue de proposer les
linéaments d'une autre sociologie de la différence sexuelle.
Plus précisément, cette enquête répond à une interrogation
qui paraît anodine mais à laquelle, pourtant, les sociologies du
genre doivent pouvoir répondre, à tout le moins si elles n'entendent
pas reproduire, pour analyser le monde social, le
discours profane. Cette question est la suivante : quels sont
les présupposés sous-jacents à la prémisse selon laquelle les
catégories de sexe sont des catégories socialement construites ?
Dépliant, étape après étape, les problèmes encapsulés dans
une telle affirmation, ce travail montre que pour rendre sociologiquement
compte des catégories de sexe, il n'est pas
suffisant d'adopter un point de vue déréalisant sur le réel,
en soulignant que celles-ci sont socialement construites. Car si
le réel est construit, il est aussi communément appréhendé
comme un phénomène mondain doté d'une objectivité
certaine, qui existe indépendamment des pratiques, des
représentations et des subjectivités. C'est pourquoi la sociologie
du genre pour laquelle plaide cet ouvrage est une sociologie
capable de saisir et de décrire les méthodes et les procédures
ordinaires au moyen desquelles la factualité de la
différence sexuelle est produite.