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À la fin du XVIIe siècle, un jeune lord est
enlevé sur ordre du roi et atrocement
défiguré, la bouche fendue jusqu'aux oreilles.
Abandonné une nuit d'hiver, il parvient à
rejoindre la cahute d'un philosophe ambulant,
et devient saltimbanque. Quinze ans plus
tard, rétabli dans ses droits, il est pair
d'Angleterre. Mais sa mutilation ne s'effacera
pas, et celui qui se serait voulu prophète à
la Chambre des lords restera condamné à
n'être qu'un bouffon.
Lorsqu'il publie le livre en 1869, Hugo le
présente comme le roman de l'aristocratie,
premier volume d'une trilogie consacrée
à une Histoire de la Révolution que
Quatrevingt-Treize achèverait. Et ce livre
sombre dénonce bien en effet le despotisme
de l'aristocratie. Mais si L'homme qui rit est
une méditation historique et métaphysique,
c'est aussi une oeuvre foisonnante et baroque,
une manière de drame qui réclame un
«lecteur pensif», puisque Hugo nous donne
à réfléchir sur la misère et sur le peuple, sur
l'amour et sur le désir, aussi bien que sur le
Mal.