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J'ai toujours été, tant dans ma vie que dans mes différentes activités, poussé par la recherche du détail. Dès lors que je m'attaque à l'idée de représentation, je ne peux pas m'empêcher de chercher l'élément manquant, de vérifier les indices, d'aller les regarder au plus près. Il n'était pas question que je puisse envisager de faire une représentation d'un des moments majeurs de l'oeuvre de Duchamp sans aller vérifier les choses sur place, sans littéralement « m'y coller ». J'y ai passé huit jours, revenant chaque fois pour tenter de comprendre à la fois la construction de ce dispositif insensé et sa signification. Je me suis retrouvé l'unique voyeur de cette proie intouchable, de ce spectacle extraordinaire et frustrant à la fois... Et je voulais comprendre, m'approcher toujours davantage de cette scène qui me tenait à distance comme elle tient à distance quiconque s'y confronte. Le corps est là, comme une proie insaisissable. Il est peut-être une métaphore de tout acte créateur cherchant à atteindre l'inaccessible. En ce sens, il exerce sur moi comme sur beaucoup d'autres, une véritable fascination puisqu'il vous met face à vos désirs et à vos frustrations, aux apparences comme aux illusions de notre propre vie.
