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Forza Bastia 78
L'ile en fête
Depuis les travaux pionniers d'Alfred Wahl, voici maintenant plus d'un quart de siècle, le football est bien devenu un nouveau territoire de l'historien ; aujourd'hui, de nombreux chercheurs participent à ce vaste chantier de par l'Europe, mobilisant les principaux outils des sciences humaines et sociales, afin de rendre au mieux la complexité du football. C'est dans ce foisonnement d'initiatives de recherches et de publications que s'insère la création, en 2005, de l'association We are football association (WAFA). Elle regroupe des historiens universitaires et n'a de cesse d'encourager la recherche sur les cultures du football d'autant que, depuis ses origines, le ballon rond inscrit sa relation avec les sociétés dans un jeu de miroir. En mars 2009, pour ses IVèmes Journées, l'association choisit de se pencher sur le football en Méditerranée occidentale. L'université de Corse et l'UMR LISA 6240 ont bien voulu soutenir et héberger la première partie de ces Journées alors que la ville de Porto Vecchio et son Centre culturel, outre leurs appuis financiers, mettaient gracieusement à la disposition des participants leurs installations pour les jours suivants ; dans le même temps, la Cinémathèque de Corse Casa di Lume permettait au colloque de disposer de documents d'archives du plus grand intérêt.
L'objectif de ces Journées est de participer, bien modestement, à la pose des jalons d'études transfrontalières, indispensables à la progression de la recherche sur le football et, plus généralement, sur le sport en Méditerranée. En choisissant comme thème Cinquante ans de football en Méditerranée occidentale l'association, sans renoncer, un jour, à voir son champ d'études déborder sur le bassin oriental de la Mer intérieure, s'en est tenue à un espace moins hétérogène. D'autres frontières restent également à effacer, celles s'élevant encore trop souvent entre les disciplines que celles-ci soient historiques, géographiques, économiques, sociologiques, etc. Mais il s'agit également de faire tomber celles entre chercheurs et acteurs de terrain qui, dans le domaine du football, ne sont pas totalement abolies. Aussi, ces Journées permettent-elles de croiser les expériences et les analyses puisque si les historiens demeurent majoritaires, et pour cause, des sociologues, des politologues et des membres des sciences de l'information et de la communication sont également présents ; sans oublier des témoignages de journalistes sportifs, marocains comme corses, et de footballeurs insulaires des années 1950-1970. Dans ce dernier cas, il ne nous semble pas exagéré d'affirmer que le colloque revêt, pour la Corse, une importance capitale en amenant des personnes à faire part de leurs expériences, à quelque niveau et époque que ce soit, afin de participer à la constitution d'un véritable corpus, une véritable mémoire des sports en Corse qui puissent être mis à la disposition de tout un chacun, chercheurs universitaires comme simples particuliers.
