Mehr lesen
La Corse a longtemps eu avec l'Angleterre des rapports étonnants.
De Sampiero Corso qui combattit en l'île de Wight jusqu'à Pascal
Paoli, mort à Londres, du frère de Sampiero -mort en soutenant les
Stuart-, jusqu'à Napoléon -prisonnier en l'île anglaise de Sainte-Hélène-,
Corses et Britanniques entretiennent des relations étroites (Paoli), ou
conflictuelles (Napoléon). Pour tenter de comprendre pourquoi, Michel
Vergé-Franceschi a réuni ici une dizaine d'historiens parmi les plus
reconnus dans leur domaine de recherche : Lucien Bély, professeur à la
Sorbonne, s'intéresse aux origines de la présence anglaise en
Méditerranée, tout comme Alain Blondy, professeur à la Sorbonne, qui
fait le point sur Malte et la Corse au XVIIIe siècle. Antoine-Marie
Graziani s'intéresse lui à l'Empire effondré et à la vacance du pouvoir à
Bastia en 1814. Marins et politiques ne sont pas les seuls à être séduits par
cette île si stratégique : un aventurier, Théodore de Neuhoff, devient le roi
des insulaires au XVIIIe siècle, comme le montre Vannina Heullant,
doctorante de M. Vergé-Franceschi. Mais les voyageurs s'intéressent aussi
à l'île : François Moureau, professeur à la Sorbonne et directeur du CRLV
s'intéresse à Boswell, Michel Vergé-Franceschi à Miss Campbell et
Philippe Chassaigne, professeur d'histoire contemporaine aux
Britanniques, à la Méditerranée et à la Corse tout au long du XIXe siècle.
Une chronologie inédite de 1507 à 1807 retrace enfin longuement, en fin
de volume, cette histoire corso-britannique, histoire double, bicéphale,
politique et philosophique, à la fois corso-anglaise (au plan maritime), et
corso-écossaise (au plan maçonnique). Un beau travail, présenté une fois
encore en la ville de Bonifacio, à l'initiative du maire, le Docteur Jean-Baptiste
Lantieri, et sous la présidence d'honneur de Son Altesse
Impériale Madame la Princesse Napoléon, en compagnie de l'Amiral
Bellot, chef du Service historique de la Marine et de M. Venturini,
conservateur des Archives départementales de Corse.