Mehr lesen
Au nom d'une nécessité pratique, le législateur investit à la fin du XIXe siècle
l'administration d'un pouvoir de sauvegarde préventive de l'ordre public qui exclut
toute ingérence préalable du juge judiciaire. Le juge administratif confirmera le
procédé de police administrative, donnant une assise à l'une des prérogatives
les plus représentatives de la puissance publique. En dépit des mutations des
sources du droit intervenues depuis la IIIe République, le cadre fondateur n'a subi
aucune altération fondamentale. Gage d'une sécurité juridique, la stabilité de la
notion de police administrative n'est-elle pas aujourd'hui un frein à l'efficacité
de l'action publique ?
Diligentée à la demande du Centre d'études et de prospective du ministère de
l'Intérieur, l'étude que Vincent Tchen consacre à la notion de police administrative
et au devenir de ce procédé fait écho aux difficultés pratiques rencontrées par
l'administration.
L'étude ambitionne d'éclairer l'origine de ces difficultés. Plus largement, elle se
propose de dresser un bilan de l'état du droit et des pratiques dans une logique
de diagnostic et de prospective en vue de présenter les lignes d'une évolution
possible du droit, des pratiques et des choix stratégiques de l'action publique. À
ces fins d'analyse, l'étude s'appuie sur la conduite de plusieurs entretiens avec
des fonctionnaires du ministère de l'Intérieur et des magistrats administratifs. Ce
faisant, elle renvoie l'image d'une administration qui, dans le souci de répondre
plus efficacement aux défis de son époque, pourrait encore améliorer sa prise
en compte des mutations sociétales à l'oeuvre dans la France contemporaine.