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Un Robespierre maladif et sanguinaire, un marquis de Sade travesti,
une foule inquiétante et prête à tous les excès... Mais aussi des rues
de Paris empuanties par les petits métiers, encombrées de carrosses
et de colporteurs en tous genres, mal éclairées, résonnant des cris des
vendeurs ambulants...
Le dernier opus de la série Assassin's Creed, Unity, sorti en novembre
2014, s'empare sans scrupules de ce chapitre sacralisé de notre roman
national qu'est la Révolution. Faut-il suivre ceux qui dénoncent une
entreprise réactionnaire ou, comme d'autres, refuser simplement de la
prendre au sérieux ?
Et si nous faisions l'effort de ne pas circonscrire l'histoire au seul discours
académique, ni même aux tableaux, aux romans ou aux films
qui l'ont illustrée ? Si nous acceptions de l'envisager comme une
matière vivante dans laquelle chacun peut puiser à sa guise ? Et de
considérer le jeu vidéo comme ce qu'il est peut-être : un livre d'images
qui nous permettrait, avec ses lacunes, ses points de vue et ses perspectives
brisées, d'entrer de plain-pied dans une réalité disparue ?
Une façon de «faire de l'histoire» certes déconcertante, mais qui séduit
aujourd'hui de par le monde des millions de personnes...