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« La troupe des poètes est toujours trop nombreuse ». Le tri poétique examine - par le biais de l'étude attentive de poèmes, de films, d'oeuvres picturales - comment un créateur tente de s'établir en sa distinction. Car il s'agit de se démarquer. Partant du crible sévère que l'apôtre Paul appliquait au parler en langues, François Amanecer en vient à s'interroger sur les sources du sentiment esthétique : quel équilibre, original et fragile, une oeuvre instaure-t-elle entre création formelle et confrontation au temps intime ? En chemin, Amanecer aborde la fonction du blasphème, le déni du Nom, ou encore la place de l'énigme, de la citation ou de la déception en poésie. Ayant retourné le sablier poétique, il recherche, selon un mot de Wittgenstein, l'incomparable d'une poétique de la quotidienneté.
Sont abordés tour à tour des textes de Büchner, d'Ungaretti, de Pound, de W.C. Williams, de Ritsos, de Celan, de Creeley, d'Auster - mais aussi des films de Kieslowski ou de Varda - ou encore des tableaux de Goya, de Klimt, de Rauschenberg. Sont aussi évoquées des figures mystiques, telles celles de Jean de La Croix, d'Ignace de Loyola, de Pierre Ceyrac, pour qui l'aventure esthétique s'est muée en course folle.
