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Omniprésents dans l'analyse du vote, les sondages atomistiques
ne constituent pourtant ni la seule méthode, ni peut-être toujours
la plus adaptée à l'appréhension sociologique des comportements
électoraux. Si les gens, aujourd'hui comme hier, votent en groupe, s'ils
continuent de voter en couple, s'ils votent comme leurs amis ou conformément
aux normes dominantes dans leur entourage, alors il est probable
que l'on perde en compréhension de ce qu'ils font lorsqu'ils votent en les extrayant
de leurs environnements pour les étudier. Replacer les électeurs dans
leurs contextes en prenant appui sur les traditions de recherche susceptibles
de porter un paradigme alternatif à celui de l'individu électeur, tel est l'objet de
ce livre qui interroge la pertinence des méthodes, la qualité des données, la précision
des outils, la force heuristique des dispositifs d'enquête mis en oeuvre de part
et d'autre de l'Atlantique pour tenter d'appréhender le vote comme fait social. La littérature
anglosaxonne, méconnue en France, y occupe une place de choix, des travaux
oubliés sont exhumés, des dynamiques récentes révélées, des travaux éparpillés mis en
perspective. On dispose là du premier bilan critique d'une autre sociologie du vote dont
l'auteure appelle au déploiement.