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Né en 1880 dans le Nouveau-Mexique, Aurelio M. Espinosa
baigne dans le merveilleux des contes et légendes espagnols,
héritage familial, et se passionne très vite pour le folklore. Il
collecte dès vingt ans de multiples contes entre le Nouveau-Mexique
et le sud du Colorado. Bientôt, il se spécialise en
littérature et philologie espagnoles, enseigne les langues
romanes à l'Université du Nouveau-Mexique tandis qu'il déploie
une activité débordante pour développer l'enseignement de
l'espagnol aux États-Unis. Il poursuit de plus belle ses collectes
qui, tout naturellement, l'entraînent, en 1920, vers l'Espagne.
Ce retour aux sources a d'abord pour but de procéder à
une étude comparative de la tradition orale des peuples
ibéroaméricains. Toutefois, en 1920, date de son voyage, alors
que de nombreuses collectes scientifiques ont déjà été établies
en Europe au XIXe siècle (les Grimm en Allemagne, Kristensen
au Danemark, Arnason en Islande, Afanassiev en Russie, Bladé,
Cosquin ou Luzel en France, etc.), Espinosa s'aperçoit vite que
tout reste à faire dans le domaine hispanique.
C'est ainsi que cinq mois durant, il parcourt villes et
villages d'Espagne où il note à la main des centaines d'histoires.
Il choisira de publier deux cent quatre-vingt contes. Son seul
critère ? L'authenticité des sources. Toutefois, le critère
scientifique, commun à la plupart des collecteurs, ne va pas
sans une certaine subjectivité et tous les contes qu'il juge
incomplets ou peu esthétiques seront rejetés de même qu'il
avouera une prédilection pour le conte La Jeune fille sans bras
dont il retient trois variantes et que nous présentons dans le
dossier complémentaire.
Dans le présent recueil, première traduction en français,
nous avons choisi d'établir l'édition complète des cinquante-neuf
«cuentos de encantamiento» à savoir des contes
merveilleux proprement dits. La liste typologique de ceux-ci a
été établie par Maxime Chevalier et Julio Camarena, auteurs du
catalogue des contes d'Espagne.