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Aux religions du salut ont succédé aux XIXe et XXe siècles des religions séculières. Aspirant à se confondre avec le pouvoir civil et politique au lieu de s'en distinguer, ces dernières se montrent souvent plus intolérantes encore que celles qui les ont précédées. Dans ces conditions, traiter aujourd'hui de la tolérance, c'est d'abord décrire la nature de ces religions séculières, le genre de foi qui les anime et le mécanisme psychologique auquel elles obéissent. C'est ensuite en examiner les effets sur la vie civile, économique et intellectuelle. C'est enfin rechercher ce qui, de nos jours, fait revivre une hydre qu'on croyait abattue.
De Jules Vuillemin, Pierre Bourdieu disait qu'« il incarnait une grande idée de la philosophie, une idée peut-être un peu trop grande pour notre temps, trop grande en tout cas pour accéder au public qu'il aurait mérité ». Développées dans des essais jusqu'ici dispersés et peu accessibles, les idées de Vuillemin sur le Juste et le Bien ont été largement ignorées. En les réunissant, ce volume vise à remédier à ce manque regrettable en proposant des thèses et des analyses d'autant plus précieuses qu'elles permettent de se dégager de certaines apories de la philosophie morale et politique contemporaine.
