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Cette étude d'exégèse historique replace Paul dans le contexte de sa mission d'Apôtre des nations (Ga 1, 15-16) : administration romaine de l'empire, imprégnation culturelle et religieuse de l'hellénisme, diversité d'un judaïsme qui cherche à se redéfinir, effervescence de ce mouvement nouveau des disciples du Christ, ouverture à l'universel humain (Ga 3, 28).
La lettre aux Galates avait déjà fondé la libération par la foi : les païens sont émancipés de toute soumission aux « oeuvres de la Loi » (Ga 2, 16), c'est-à-dire de ces observances cultuelles particulières, marqueurs identitaires du judaïsme. Le lecteur reconnaîtra ici une référence à la « nouvelle perspective paulinienne » qui, de J.D.G. Dunn à D. Boyarin, conduit à s'interroger sur la possibilité réelle, selon Paul, de correspondre à la volonté de Dieu.
Dans la lettre aux Romains, Paul reprend la structure dialogale de l'alliance biblique tout en intégrant cette tradition des Grecs et des Latins qui, d'Euripide à Épictète, scrute la faiblesse de la raison humaine face à la violence des passions : « Malheureux homme que je suis » (Rm 7, 24).
À cette condition tragique de l'être humain vivant sous le seul régime de la loi répond l'action de Dieu lui-même qui intervient pour libérer du péché. La clé ne peut être que « la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et s'est livré pour moi » (Ga 2, 20) de sorte que « la justice exigée par la loi soit accomplie en nous qui ne marchons pas sous l'empire de la chair mais de l'Esprit » (Rm 8, 4).