Mehr lesen
Cette première rencontre, en compagnie de Claude Frochaux,
dura plus de trois heures. Au cours desquelles on discuta de la littérature
russe et de bien d'autres sujets. Mais ce qui surtout me frappa,
c'est ce qui se dégageait de mon interlocuteur. La même énergie et
le même rayonnement que les petits cartons et les affichettes dans les
librairies. Cela était dû, je l'ai compris tout de suite, à sa passion du
livre, mais non d'un livre au goût du jour, d'un livre à sensation, ou
moins encore commercial. Mais un livre porteur des questions
fondamentales touchant l'Homme et sa destinée. Et je sentais en
outre, que ce qu'il demandait à un écrivain, c'était un total engagement
dans ce qu'il faisait. Un don non moins total de lui-même. Bref,
l'authenticité. Comment n'être pas d'accord ? En outre, une riche
expérience humaine et une ouverture d'esprit quasi européenne et
mondiale. A l'instar de certaines de ses publications. Je crois lui
avoir dit en l'occurrence que je serais heureux de pouvoir publier un
texte chez lui. A quoi aussitôt il acquiesça.
C'est à partir de là que s'instaura entre Vladimir Dimitrijevic et
moi une collaboration fondée sur une amitié sans faille, qui aujourd'hui
dure encore. Pour combien de temps ? Dieu seul le sait, car
j'arrive au terme de ma vie. Et à chaque jour peut survenir pour moi
le tournant ultime, auquel nul, en ce bas monde, ne peut échapper.
Ici donc s'achève ma «Confession d'une Graine». Cette petite graine
d'éternité logée en nous - l'ai dit sans cesse - et au nom de laquelle
j'adresse fraternellement à tous et à chacun le message suivant, qui
tient en quelques mots : «C'est quand on croit que tout est fini, que
tout commence.»
G. H.