Mehr lesen
Sur la révolution syrienne
« La terreur de 1982 a fait taire les Syriens jusqu'en 2011, moment qui coïncide avec l'apparition d'une nouvelle génération qui n'avait pas vécu cette terreur. En torturant des enfants à mort, en organisant une gigantesque campagne de viols, en forçant les soldats à tirer quotidiennement sur leurs concitoyens sans armes, le régime a provoqué une guerre. Le plus triste, c'est que bien qu'elle ait détruit la Syrie, rendu la moitié de la population sans abri et causé un demi-million de morts, cette stratégie semble avoir fonctionné puisque les djihadistes internationaux sont désormais de la partie, de nombreux autres pays s'en mêlent et tout le monde tourne le dos aux revendications démocratiques initialement portées par la population. Et nombre de gens - y compris à l'ouest - se rangent à l'idée, qu'ils avaient peut-être déjà avant, que pour des raisons de "stabilité", il vaut mieux pactiser avec ce tyran bien rasé et encravaté. Il représenterait soi-disant un "moindre mal" par rapport aux djihadistes barbus qui veulent nous tuer, nous autres Occidentaux. Tous les autres sont ignorés : les démocrates, les communautés autogérées, les conseils locaux. »
Extrait d'une interview de Leïla al-Shami et Robin Yassin-Kassab au printemps 2016 : « Il y a une résistance démocratique en Syrie et personne ne la soutient ».